Valvulopathie

Schéma valves cardiaqueLes maladies cardiaques touchant les valves du cœur sont appelées valvulopathies.

Les valves sont des « clapets », situées entre les différentes cavités cardiaques, qui s’ouvrent et se ferment au passage du sang. Il existe quatre valves cardiaques : la valve aortique, la valve mitrale, la valve pulmonaire et la valve tricuspide.

Les valves cardiaques peuvent présenter à la naissance déjà des anomalies (dites congénitales), qui peuvent être responsable une maladie cardiaque chez le petit enfant, mais aussi passer totalement inaperçues jusqu’à l’âge adulte, voire même plus tard. Parfois, il se produit avec l’âge une usure de ces valves, avec perturbation de leur fonction normale.

Le dépistage d’une valvulopathie est fait par le médecin, en auscultant le cœur à l’aide d’un stéthoscope. En cas d’anomalie sur une des valves cardiaques, le médecin pourra percevoir un souffle (bruit anormal), dont l’intensité varie en fonction de la sévérité de la valvulopathie. On parle de souffle organique lorsque le bruit anormal perçu (souffle) est en rapport avec une valvulopathie et de souffle fonctionnel (bénin) lorsque le souffle perçu n’est pas associé à une valvulopathie.  

L’exploration des valves du cœur par le cardiologue, nécessite l’utilisation de l’échographie cardiaque en complément de l’auscultation. On parle de rétrécissement valvulaire lorsqu'une valve ne s’ouvre pas assez, et d’insuffisance valvulaire lorsqu'une valve ne se referme plus de façon hermétique. L’échographie cardiaque permettra une analyse fine du type de valvulopathie, de quantifier sa sévérité et son mécanisme, et d’évaluer le retentissement de cette valvulopathie sur le fonctionnement global du cœur. Il existe diverses causes aux maladies des valvules cardiaques, par exemple des infections, des calcifications dues à l’âge, des malformations congénitales ou d'autres maladies héréditaires.

Une valvulopathie modérée ou sévère (rétrécissement ou insuffisance) peut être parfaitement asymptomatique durant plusieurs années. Généralement les premiers symptômes sont un essoufflement à l’effort puis au repos, et plus rarement, une valvulopathie sévère pourra être responsable d’une insuffisance cardiaque (fatigue du cœur).

Selon le type de valvulopathie et sa sévérité, un suivi régulier pourra être proposé par votre cardiologue. Un bilan complémentaire peut être nécessaire lorsque la sévérité de la valvulopathie nécessite une intervention de chirurgie cardiaque afin de corriger l’anomalie.

Le rétrécissement aortique

Le rétrécissement aortique est la valvulopathie la plus fréquente chez l’Homme. Cette valvulopathie survient chez le sujet âgé (après 65 ans) et plus rarement chez le sujet jeune porteur d’une anomalie congénital de la valve (bicuspidie). Sa fréquence augmente dans les pays occidentaux liée au vieillissement de la population. Elle représente 25 à 30% des maladies valvulaires de l’adulte.
La valve aortique est constituée de 3 feuillets. Avec l’âge, la valve aortique se calcifie. Ces calcifications, si elles deviennent importantes, vont limiter l’ouverture de la valve aortique, et diminuer le passage du sang à travers la valve du ventricule gauche vers l’aorte.La cause la plus fréquente (étiologie) de cette affection est le rétrécissement dégénératif (lié au vieillissement). La seconde cause est la bicuspide aortique congénitale. Les patients atteints sont généralement plus jeunes et sa fréquence est de 1 à 2% dans la population générale. Anatomiquement la valve est constituée de 2 feuillets.
Longtemps asymptomatique, le dépistage d’un rétrécissement aortique se fait par la mise en évidence d’un souffle cardiaque à l’auscultation. Le diagnostic est fait par une échographie cardiaque qui met en évidence une valve aortique peu mobile, s’ouvrant mal et calcifiée. Le caractère sévère du rétrécissement aortique est défini par une surface inférieure à 1 cm² et un gradient entre le ventricule et l’aorte supérieure à 40 mmHg.
Dès les premiers symptômes (essoufflement d’effort, douleur thoracique d’effort ou syncope) il faut envisager un remplacement de la valve aortique et ce quel que soit l’âge. Il n’existe pas de traitement médicamenteux.
Le remplacement de la valve aortique peut se faire par chirurgie cardiaque. On parle alors de remplacement valvulaire aortique chirurgicale. Cette intervention sous anesthésie générale et circulation extracorporelle permet de remplacer la valve malade par une prothèse aortique mécanique ou le plus souvent biologique. De plus en plus, chez les patients âgés ou fragiles le remplacement de la valve aortique est envisagé par voie endovasculaire sous anesthésie locale (TAVI) permettant d’alléger les suites opératoires.

L’insuffisance aortique

L’insuffisance aortique est un défaut de fermeture de la valve aortique. Du sang reflue anormalement de l’aorte vers le ventricule gauche.
L’insuffisance aortique est une valvulopathie moins fréquente, souvent associée à une anomalie de la racine aortique (dilatation).
Le dépistage se fait également par l’auscultation cardiaque, L’échographie permettra d’en préciser la sévérité, le mécanisme et le retentissement sur la fonction cardiaque. 
Une fuite importante peut être responsable d’un essoufflement progressif et, plus tardivement dans la maladie, d’une insuffisance cardiaque.
Le traitement d’une insuffisance aortique sévère peut nécessiter une chirurgie cardiaque de remplacement de la valve aortique et la mise en place d’une prothèse mécanique ou biologique.

Le rétrécissement mitral
Le rétrécissement mitral est un défaut d’ouverture de la valve mitrale. Cette valvulopathie, nettement plus rare en Europe, est liée à une calcification très progressive de la valve généralement secondaire à un rhumatisme articulaire aigu dans l’enfance. Cette valvulopathie entraîne un obstacle à la circulation du sang de l’oreillette gauche vers le ventricule gauche.
Le dépistage de cette valvulopathie se fait également à l’auscultation, bien qu’il soit plus difficile. L’échographie cardiaque permettra d’en apprécier la sévérité.
Le rétrécissement mitral sévère entraîne progressivement un essoufflement à l’effort et plus rarement peut être responsable d’un œdème aigu pulmonaire. Le traitement, dans un premier temps médicamenteux, peut nécessiter selon la sévérité et l’atteinte de la maladie une dilatation de la valve au ballon par voie endovasculaire (valvuloplastie mitrale) ou un remplacement valvulaire mitrale chirurgicale par une prothèse mécanique ou biologique.
L’insuffisance mitrale
L’insuffisance mitrale est un défaut de fermeture de la valve mitrale. Du sang reflue anormalement du ventricule gauche vers l’oreillette gauche.
L’insuffisance mitrale est la deuxième valvulopathie chez l’Homme. Elle peut être directement liée à une anomalie de la valve ou secondaire à une anomalie du ventricule gauche.
Le dépistage de l’insuffisance mitrale se fait à l’auscultation cardiaque et l’analyse précise de son mécanisme et sa sévérité nécessite l’échographie cardiaque. De même l’insuffisance mitrale entraîne progressivement un essoufflement à l’effort puis au repos et plus rarement peut être responsable d’un œdème aigu pulmonaire ou d’insuffisance cardiaque.
Le traitement de l’insuffisance mitrale sévère est chirurgical. La chirurgie mitrale peut nécessiter soit une plastie mitrale (réparation de la valve malade) soit un remplacement valvulaire mitrale par prothèse mécanique ou biologique. Dans de rares cas, une réparation de la valve mitrale par voie endovasculaire peut être envisagée.
La valve tricuspide
Les atteintes de la valve tricuspide sont nettement plus rares et relèvent souvent en première intention d’un traitement médical à base de diurétiques. Le traitement chirurgical peut se limiter à une réduction de la dilatation de l’anneau de la valve (annuloplastie) ou plus rarement un remplacement de la valve malade par une prothèse biologique.
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