Ablation de fibrillation atriale

La fibrillation, qu’est-ce que c’est ?

La fibrillation atriale est l’arythmie cardiaque la plus fréquente touchant environ 750000 personnes en France. Elle est liée à l'activité anarchique, désordonnée des oreillettes qui entraînent un rythme irrégulier. Les deux principales complications de ce trouble du rythme sont :

  • L’accident vasculaire cérébral secondaire à la formation de thrombi dans l’oreillette gauche
  • La survenue d’un essoufflement en lien avec de l’insuffisance cardiaque.

Elle peut se manifester sous la forme de palpitations, douleur thoracique, malaise ou essoufflement. Près d’une fois sur deux ce trouble du rythme n’est pas ressenti.

Le traitement de la fibrillation atriale comporte deux axes :

  • La prévention du risque thrombo-embolique pour éviter notamment la survenue d'un accident vasculaire cérébral. Cette prévention passe le plus souvent par la prescription d'un traitement anticoagulant.  
  • Le traitement des symptômes. Ce traitement peut-être médicamenteux ou reposer sur une technique d'ablation de fibrillation atriale. 

Quand me proposera-t-on une ablation de fibrillation atriale ?

En règle générale, l'ablation de fibrillation atriale est proposée aux patient(e)s qui présentent une fibrillation atriale gênante et chez qui le traitement médicamenteux est peu ou pas efficace.

Quels examens réalisés avant une ablation de fibrillation atriale ?

Dans le cadre du suivi de votre fibrillation atriale vous aurez probablement déjà réalisé une échographie cardiaque, un électrocardiogramme et probablement un enregistrement du rythme cardiaque pendant 24 heures.
Pour préparer l'ablation de fibrillation atriale il vous aura été demandé de réaliser un scanner ou une IRM cardiaque. Cet examen permettra au médecin qui réalisera l'intervention de mieux se repérer à l'intérieur de votre cœur pendant l'intervention.

Comment se déroule une ablation de fibrillation atriale ?

Cette procédure d'ablation (mettre le lien faire procédure ablation) se réalise sous anesthésie générale. L'intervention repose sur l’ablation du tissu cardiaque responsable de l'arythmie. Deux énergies sont habituellement utilisées : la radiofréquence (chaud) et la cryoablation (froid). 
L’ablation consiste le plus souvent à « déconnecter » électriquement les veines pulmonaires du reste de l'oreillette gauche (figure 1). Parfois il est nécessaire de traiter d’autres zones au sein de l’oreillette gauche et/ou de l’oreillette droite. 
A la fin de l'intervention, un pansement compressif au pli de l'aine sera mis en place. Il limitera le risque d'hématome. Il vous sera demandé de rester allonger pendant au moins 6 heure sans plier la jambe. Généralement, vous pourrez manger 2 heures après votre retour en chambre.

Ablation fibrilation atrial
Figure 1. Principe général de l’ablation de fibrillation atriale par isolation des veines pulmonaires. Un cathéter d’ablation et un cathéter diagnostique sont acheminés dans l'oreillette gauche après avoir réalisé une ponction (non représentée) de la membrane séparant l'oreillette droite de l'oreillette gauche. L'ablation consiste à réaliser une cicatrice autour des veines pulmonaires pour empêcher l'électricité naissant des veines pulmonaires de se propager dans l'oreillette gauche

Combien de temps ça dure  ?

L'intervention dure généralement entre 1h30 et 2h. En cas d'ablation au sein d'autres zones de l'oreillette gauche ou de l'oreillette droite, l'intervention peut être prolongée pouvant atteindre 4 heures.

Est-ce risqué ?

Les risques liés à l'ablation de fibrillation atriale sont faibles (< 2%). Ces risques sont dominés par l'hématome au pli de l'aine et l'hématome autour du cœur lequel disparaît le plus souvent spontanément. Rarement il est nécessaire d'évacuer l'hématome autour du cœur. D'autres complications exceptionnelles peuvent survenir à type d'accident vasculaire cérébral, fistule entre l'œsophage et le cœur et enfin sténose des veines pulmonaires.

Quel taux de succès ?

Dans les cas les plus favorables, le taux de succès de l’intervention peut atteindre 90%. 

Dans d’autres cas, notamment si votre arythmie évolue depuis longtemps ou si vous présenter d’autres pathologies associées (hypertension artérielle, diabète, pathologie respiratoire, obésité), le taux de succès de l’intervention peut être plus bas, autour de 40 %. Il est parfois nécessaire de réaliser plusieurs interventions pour obtenir un succès.

Combien de temps resterez-vous à l'hôpital ?

En règle générale et en l’absence de complications vous serez hospitalisé(e) la veille ou le matin même de l'intervention et pourrez regagner votre domicile le lendemain de l'intervention. 

Le retour à la maison

Une fois rentré(e) chez vous, il vous sera recommandé de ne pas faire d'activité physique soutenue pendant au moins 10 jours afin d'éviter la survenue d'un hématome au niveau du pli de l'aine. En cas de problème, vous pourrez contacter le service ou a été réalisée la procédure. 

Quel suivi ?

En règle générale, le médecin qui procède à l'intervention vous reverra 1 à 3 mois plus tard pour refaire le point sur l’arythmie, adapter votre traitement et passer en revue avec vous votre feuille de surveillance.

Qu’est-ce que je peux faire pour prévenir la récidive d’arythmie ?

Un certain nombre de facteurs prédispose à la survenue d'une arythmie. Parmi ceux-ci, la surcharge pondérale, l’hypertension artérielle, l’apnée du sommeil et la sédentarité jouent un rôle important. Il est donc important de garder la ligne et d’avoir une tension artérielle bien contrôlée. En cas de symptômes évocateurs (ronflements, somnolence diurne) le dépistage d’un syndrome d’apnée du sommeil est recommandé. La réalisation d'un exercice physique régulier, idéalement trois séances de 45 minutes par semaine vous permettra également de maintenir une bonne santé cardiovasculaire.